Lu sur The Conversation le 05 mai 2023
Le chercheur Eloi Laurent de Sciences Po s’interrogeait sur l'avenir du périphérique de Paris, et par extension, sur ses infrastructures.
Par "infrastructure", il cite Karl Marx qui définit comme "une fondation constituée de forces productives et de rapports de production sur laquelle repose une superstructure, elle-même à deux étages : les institutions et les idéologies".
Il propose ainsi de penser cette infrastructure de société parisienne à partir de l'économie du bien-être, dans une ville post-croissance.
"Quel Paris post-croissance ?
Le premier visage de la ville post-croissante est la ville décroissante, objet encore largement impensé dans la littérature académique.
On peut distinguer trois décroissances urbaines par ordre décroissant (tant qu’à faire) d’importance.
- La première décroissance, sans doute la moins explicite et pourtant la plus essentielle, est la désartificialisation des sols, dans la foulée de la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 et des principes de sobriété foncière et de densification urbaine. Cela pourrait bien s’avérer être, à bas bruit, la première politique de décroissance française.
- La deuxième décroissance est la démétropolisation, qui vise à réduire la taille des plus grandes villes françaises pour les ramener à des proportions à la fois socialement et écologiquement soutenables. C’est la figure de la ville moyenne, particulièrement saillante dans l’après-pandémie de Covid (mais aussi de manière intrigante dans la cartographie du mouvement social de début 2023 contre la réforme des retraites) qui s’impose dans le paysage français comme alternative souhaitable à la métropole globale.
- La troisième décroissance, enfin est la décélération urbaine, qui vise à réduire non pas seulement les volumes de flux de matière consommée par les villes (métabolisme urbain) mais la vitesse des flux humains dans les villes. La « ville du quart d’heure » en est le mot d’ordre paradoxal, masquant en partie l’enjeu de la décélération numérique."
Il cite ainsi ce deuxième visage de la ville post-croissance avec Bruxelles, Amsterdam, qui s'inspirent de la "ville du Donut", modèle inspiré des travaux de l'économiste Kate Raworth.
Pour deuxième visage, il propose la "ville du bien-être", citant les exemples de Grenoble, Uzès ou encore à Lyon. Il pointe du doigt la dimension importante accordée à la coopération plutôt qu'à la collaboration.
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_Un décryptage partagé par Alexis

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