Lu sur France Culture le 1er mars 2023
Le verbe « innover » n’est pas né de la dernière pluie puisqu’il remonte au XIVe siècle. Il dérive d’innovare qui signifie « renouveler » en bas latin. Ce verbe fut d’abord utilisé par les juristes, dans le sens d’ajouter une clause dans un contrat déjà établi, avant de désigner plus généralement le fait d’introduire une nouveauté dans une chose préexistante afin de la rendre pérenne.
Mais c’est à un philosophe, Francis Bacon, que l’on doit le premier usage du mot innovation en rapport avec les sciences et les techniques. Dans un chapitre de ses Essais de Morale et de Politique, publiés en 1625, il démontrait la nécessité d’innover : « Chaque médicament est une innovation, écrit-il, et celui qui ne s’applique pas de nouveaux remèdes doit s’attendre à de nouveaux maux ; car le temps est le plus grand corrupteur et s’il change les choses pour le pire, et que la sagesse et le conseil ne les modifient pas pour le meilleur, quelle sera la fin ? ». Fin de citation.
En somme, le temps qui passe jouant contre nous, la recherche de l’innovation devient une nécessité si l’on veut contrecarrer ses effets corrupteurs.
Cependant, l’innovation présentant toujours le risque d’aggraver les maux, Bacon recommandait d’avancer prudemment, presque insensiblement, au rythme du temps même.
Écoutez cet épisode (1h02) sur le site de Radio France :
Quelle(s) philosophie(s) pour l’innovation ?
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_Une veille partagée par Mathilde

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