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vendredi 17 mars 2023

[décryptage] Appréhender la philosophie de Bruno Latour en architecte

 

Lu sur AMC le 17 février 2023

 

La revue AMC fait le point en 5 points sur les travaux de Bruno Latour, pour abreuver le regard des concepteurs d'Espace. Extraits :

  • Que faire de la modernité ?

"traquer avec lui ce qu’il appelle « le monstre moderne ». Avant que la thèse anthropocène n'infuse ses travaux, Latour a exploré avec obsession les principes de la modernité, sujet hautement sensible chez les architectes. 

"Parce que ce monstre est une figure encore active dans l’imaginaire des architectes, parce que son idéologie hante toujours les débats architecturaux, parce que l’esthétique dont il est chargé rôde toujours dans les dessins et les projets des architectes, nous avons voulu comprendre, depuis le champ de l’architecture, ce que nous tenons de ce monstre moderne", écrivent les auteurs de l'entretien."

 

  • L'architecture, à hauteur de fourmi

"Bruno Latour appelle à considérer l'architecture non comme un pur objet statique, mais comme un mouvement où se rencontre une multiplicité "d'actants", humains et non-humains, discours et organisations, qui influent la fabrique des objets et des faits. On lit entre les lignes, la proposition de s'emparer de la théorie de "l'acteur-réseau".


  • Décrypter son territoire, mode d'emploi ?

"Parce que la mise à l'arrêt de nos modes de vies globalisés, imposée par la crise sanitaire du Covid 19, fut génératrice de questionnements profonds sur leurs impacts, Bruno Latour propose d'en profiter pour "sortir de la production comme principe unique de rapport au monde".

"Deux semaines après le début du premier confinement, il invite tous les citoyens à réaliser sur ce modèle, leur « autodescription ». C'est-à-dire à décrire avec précision leurs terrains de vie, « de subsistance », pour comprendre leurs états, surtout leurs enjeux ; d'indiquer l'intensité positive ou négative de leurs dépendances (sensibles, alimentaires, énergétiques, politiques, etc.). "Utiliser ce temps de confinement imposé pour décrire, d’abord chacun pour soi, puis en groupe, ce à quoi nous sommes attachés ; ce dont nous sommes prêts à nous libérer ; les chaînes que nous sommes prêts à reconstituer et celles que, par notre comportement, nous sommes décidés à interrompre", écrit le philosophe"

 

  •  Le territoire de l'ENSA Paris-Belleville

" invitant à se saisir du concept de "terrestre" et à se "débarrasser du terme écologie"; "J'espère votre aide, car je pense les architectes bien placés pour nous défaire du terme "écologie"

L'écologie est le nom d'une science. C'est comme si vous appeliez un mouvement politique "sociologie" ou "physique nucléaire", cela n'aurait aucun sens. L'écologie est une science fort respectable, relativement ancienne. On lui ajoute le mot "politique", cela ne l'arrange pas. Est-ce que cela signifie que l'écologie est politisée ? Les autres partis s'appellent "socialiste", "libéraux", "communiste", on comprend vaguement ce que cela signifie. Mais "écologie politique", on a du mal à comprendre ce que cela signifie. 

D'autres parts, et c'est une chose que vous comprenez bien vous architectes et urbanistes, l'écologie est liée à la maison, alors que la politique, c'est l'espace public. [...] "Terrestre" est un terme qui ne définit pas une discipline scientifique, mais un espace que je vais essayer de préciser, un espace avec un certain nombre de caractéristiques et surtout, une certaine fragilité".

 

Un article complet à retrouver ici.

 

_Une veille partagée par Alexis

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